En allant prendre un café cette après midi, j'ai vu un cycliste assez fortiche faire le malin au feu rouge en restant sur place sans poser le pied par terre pendant qu'il attendait son tour. Il est resté comme ça sans broncher pendant 30 bonnes secondes et c'était, il faut bien le dire, étonnant.

Le simple fait de tenir en équilibre sur deux roues en mouvement, c'est assez remarquable quand on y pense, aussi quotidien que ça puisse être. A l'échelle des accomplissements technologiques représentatifs de notre chère société occidentale, la bicyclette*, cet objet aujourd'hui banal et simple, est arrivée si tard que c'en est perturbant.

Les hommes qui ont réussi à déceler la présence d'atomes d'hydrogène dans le soleil (Angström, 1861), à déterminer la vitesse de la lumière (Foucault, 1850), à communiquer grâce au télégraphe (Morse, 1844), à théoriser le phénomène de la gravité (Newton, 1687) et qui étaient à 5 ans de découvrir l'automobile (Benz, 1885) ne savaient pas ce qu'était pédaler pour avancer.

Imaginez la tempête dans les crânes de Voltaire ou Benjamin Franklin et leur émerveillement s'ils s'étaient fait doublés par un vélo en allant tranquillement s'en jeter une au bar du coin.

*la bicyclette à transmission par chaîne qui fût inventée aux alentours de 1880, pas du briseur de pelvis autrement connu sous le nom de draisienne inventée elle en 1818.